Lettre ouverte à GRASP-UNEP


L'Huile de Palme NON lhuiledepalmenon@gmail.com


À grasp
LETTRE OUVERTE
à
 G.R.A.S.P

Sans surprise aucune, les images qui circulent sur internet et les réseaux sociaux illustrent et témoignent encore et toujours de la déforestation galopante qui détruit l’habitat des grands singes. Parmi ces images, des forêts brûlées pour être converties en monocultures de palmiers à huile, des orangs-outans orphelins arrachés à leurs mères tuées au nom d’un or dont la couleur rappelle le sang versé quotidiennement par les orangs-outans en Indonésie et Malaisie depuis des années. Malheureusement, les orangs-outans ne sont pas seuls à être sacrifiés sur l’autel de l’irresponsabilité humaine : que dire de ces bébés chimpanzés forcés, bien loin de leurs forêts originelles, à exécuter sous la contrainte des "singeries" d'une stupidité et d’une cruauté sans nom. Indonésie, Malaisie, Cameroun, Guinée, Côte d’Ivoire, Ouganda, etc… le trafic des espèces déjà menacées de par la réduction - POUR NE PAS DIRE DISPARITION - de leur habitat, est l'une des nombreuses conséquences directes et indirectes de la culture des palmiers à huile industrielle.

Ce constat alarmant vous le connaissez, en maitrisez les tenants et les aboutissants et pour cause : vous le relayez quotidiennement, notamment via votre page Facebook.

Mais au-delà de la diffusion de ces terribles constatations, permettez-moi de m’inquiéter, de douter de votre implication dans des actions de terrain à même de contrer la disparition programmée des grands singes.
Je m’interroge : quelles actions concrètes de terrain avez-vous soutenu ou initié ?Sauf erreur de ma part, je n'ai jamais eu connaissance de votre implication dans une quelconque arrestation de trafiquants de grands singes qu'un bébé orang-outan ait été sauvé par votre intervention, qu'une sensibilisation de la population ait été menée sur le terrain par vos agents.
Vous contentez vous de relayer les actions réussies par des associations/ organisations comme le COP, LAGA, DoctorGorillas, etc. ?
Je m’inquiète : que fait le GRASP, ce" partenariat unique en son genre entre le PNUE, l'UNESCO, les conventions internationales relatives à la biodiversité, les organisations non gouvernementales, locales et internationales et le secteur privé" comme l'explique votre site institutionnel?
Je vous le demande : N'est-on pas en droit d'attendre d'une organisation si singulière et spécialement dédiée à la survie des grands singes des actions décisives et une force d'impulsion majeure pour la protection des grands singes ? À l'heure où nombre de personnes concernées et sensibles aux actions de protection et de conservation des grands singes s'offusquent des meetings organisés par vos soins en "grandes pompes"- si vous me pardonnez l'expression-  Je ne peux que vous demander de m'expliquer ce en quoi ces meetings qui se bornent à constater plutôt qu'à agir (nous savons tous que le nombre de grands singes diminue de façon inexorable ...) ont un impact réel sur la protection des grands singes ?
En revanche, je ne m’interroge aucunement sur l'impact de vos connexions avec des industriels qui œuvrent chaque jour un peu plus pour la disparition des grands singes. Rencontrer Unilever - pour ne pas dire bénir - l'expansion des plantations de palmiers à huile est sans aucun doute bien plus profond et lourd de conséquences qu'un meeting qui acte du nombre de grands primates restant dans les forêts détruites chaque jour par des entreprises sans éthique telle qu'Unilever.
Vous comprendrez en conséquence mon besoin de partager avec vous mon étonnement, ma déception, mon inquiétude pour le devenir de ceux pour lesquels vous dites œuvrer : les grands singes.

Pour rappel, le chiffre d'affaires pour 2013 d'Unilever se monte à 49,8 milliards d'euros. Imaginez-vous une seule seconde que cette multinationale ait la volonté de réduire ce chiffre en adoptant de bonnes pratiques, en s'imposant des contraintes de sélection ou de production sur les matières première qu'elle utilise?
Pour preuve, et Comme l'indique très simplement le site www.greenpalm.org, Unilever va tout bonnement utiliser la méthode du greenwashing en achetant des certificats GreenPalm!:
"Back in Europe, Unilever hit the headlines this month as the company announced it had bought GreenPalm certificates to cover its entire European use of palm oil, as well as some of its work in New Zealand and Australia. The purchase will enable Unilever to fund sustainable production until the company can buy all its physical palm oil from certified sustainable sources by 2015.
Unilever’s Gavin Neath said: “Until suitable segregated supply chains become available, GreenPalm certificates are the best option to encourage growers to comply with the requirements of the RSPO and certify their plantations as sustainable. Our consumers can now confidently choose Unilever brands in the knowledge that we are actively supporting the development of a sustainable palm oil industry.”
Comme vous le savez déjà, le certificat GreenPalm est une pratique de commerce déloyale que la RSPO et les industriels utilisent pour berner le grand public et détruire ce qu’il reste des poumons verts de notre planète. Le fait qu’un produit soit estampillé GreenPalm ne veut pas dire qu’il contient de l’huile de palme « durable » (qui « déforeste » tout autant) mais que l’industriel a acheté des certificats vendus par un producteur d’huile de palme « durable ». Or, ces certificats sont mis sur une plateforme de vente (système de la Bourse) et il est impossible pour l’acheteur de connaitre la provenance de l’huile qu’il a acquis et la façon dont elle a été produite.
Le 24 septembre dernier, vous annonciez cela sur votre page Facebook :
"With political negotiations at this week's UN Climate Summit moving slowly, 40 major corporations – including Kellog’s, L’Oréal and Nestlé - signed a declaration pledging to cut tropical deforestation in half by 2020 and stop it entirely by 2030. They included several of the largest companies handling palm oil, the production of which has resulted in rampant destruction of old-growth forests, especially in Indonesia."
Comment peut-on se féliciter d'un tel résultat ? Pensez-vous réellement, à la vitesse où la forêt tropicale indonésienne disparaît, qu'en 2030 il restera ne serait-ce qu’un arbre debout ? Avec environ 50 000 orangs-outans sauvages restant contre 200 000 en 1960, pensez-vous réellement qu'en 2030 les orangs-outans sauvages auront survécu à ce massacre ?
De plus, ces multinationales font déjà partie de la RSPO, dont un des engagements est, faut-il encore le rappeler, de ne pas couper de nouvelles forêts. La RSPO nous aurait-elle alors menti… ?
La tragédie indonésienne n’a pas de frontières : le continent africain est promis aux mêmes maux et le « gâteau africain » est en train d’être partagé entre les mains des industriels : coupes de bois pour l'industrie du bois, de la pâte à papier, du meuble et autres agro-carburant vert.
Il est plus que temps d'agir ! Sur le terrain et non derrière des bureaux.

Pour terminer, des images que, j'espère vous avez déjà vu, et qui parlent par elle-même :


L’association « L’Huile de Palme : NON ! »

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