mercredi 4 novembre 2015

Cameroun : un activiste lourdement condamné



Les villageois mobilisés, deviennent dangereux pour les intérêts de la multinationale Herakles Farm (Palmiers à huile).

M. Nasako Besingi, directeur  de l'ONG pour Lutte pour l'Economie de notre Environnement Futur (SEFE) a été condamné aujourd'hui par un tribunal de Mundemba dans la région Sud-Ouest du Cameroun. Nasako Besingi a été poursuivi pour diffamation envers la Société SGSOC et de deux ses anciens employés. Après plusieurs renvoies de ces derniers mois, le jugement a finalement été rendu le 3 Novembre 2015, et la sentence est lourde pour ce militant: une amende de 1 million de francs CFA (1500 euros),  soit 3 ans d'emprisonnement.
Il devra également verser des dommages-intérêts de 10 millions de francs CFA (15000 euros) pour les deux parties civiles et des coûts d'environ 200 000 francs CFA (300 euros). Nasako a 24 heures pour payer le montant de l'amende, sinon il sera emprisonné pendant 3 ans.

 Nasako Besingi

Joint par téléphone, Barrister Adolf Malle, avocat à Kumba, a dit qu'il a été surpris par la condamnation de son client et a déclaré qu'il ferait appel de la décision fondée sur des preuves les plus discutable.
En 2012, tout en servant de guide à une équipe de journalistes de la télévision pour un documentaire sur les conflits entre Herakles Farms Company (SGSOC) et les communautés de la subdivision Mundemba dans le Sud-Ouest du Cameroun, Nasako Besingi a été violemment attaqué par un groupe de personnes devant la présence de nombreux témoins. Il a ensuite écrit un rapport de l'agression, qui est maintenant utilisé comme diffamation. M. Nasako Besingi a été poursuivi et arrêté plusieurs fois depuis l'installation de la Farms Société Herakles (de SGSOC) dans la région Sud-Ouest, en raison de sa dénonciation des violations de la loi par cette société, qui a déjà commencé ses opérations (défrichement, l'ouverture de la route et de la création des pépinières pour les palmiers à huile) avant l'obtention d'un titre foncier juridique, qui constitue une violation de la loi de la terre camerounaise. L'opposition des communautés, pour contester la légalité de la présence de la société sur leur terre et qui, dans leur grande majorité, a condamné cette accaparement de leurs terres, et a conduit à de nombreux conflits avec Herakles. La condamnation de M. Nasako Besingi, qui suit une série d'autres procédures, suggère un désir d'intimider les militants de l'environnement, dans un contexte marqué par la multiplication des investissements dans des terrains et des ressources naturelles, qui empiètent fortement sur les terres du village.

Les villageois scandalisés par le vol de leurs terres

Pour Samuel Nguiffo, secrétaire général du Centre pour l'environnement et le développement, "L'afflux massif des investisseurs dans l'exploitation des ressources naturelles et du territoire peut conduire à plus de conflits de cette nature, et il est important que l'administration et la justice dans notre pays soient préparés à gérer ces tensions. Le défaut de se conformer à la loi lors de l'installation SGSOC Société dans le Sud-Ouest a été la source de nombreux problèmes, et le gouvernement doit apprendre de cette expérience. "
Le Centre pour l'Environnement et le Développement (CED) et ses partenaires regrettent cette phrase, qui envoie un signal inquiétant pour les communautés qui défendent leurs terres et des ressources face aux business des entreprises multinationales.

«Cette affaire nous montre l'importance des politiques de gestion des ressources naturelles qui devraient inclure une meilleure protection des Droits de l'Homme et de tenir compte des droits coutumiers des communautés", a déclaré Apollin Koagne, coordonnateur, du projet «Verdir le respect des Droits Humains dans le Bassin du Congo». Tout en affirmant sa confiance en la justice du Cameroun, CED et ses partenaires souhaitent que M. Nasako Besingui devrait être accordé un appel à son droit à un procès équitable.


For more informations, contact :
Mireille Tchiako 
Communication Officer Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) 
Tél : +237 67012 7324 
E-mail : mtchiako@cedccameroun.org 
www.cedcameroun.org
Facebook : ONGCED 
Twitter : @CED_Cameroun 

De "Press Release" An environmentalist heavily sentenced in Cameroon Traduction OlgaO 

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