lundi 15 juin 2015

Accaparement des terres, corruption et crime industriel

« Le lien entre la corruption et la mauvaise gestion des ressources de pétrole, de gaz et de minéraux a été bien décrit dans la vaste littérature concernant le “paradoxe de l’abondance”. Le lien entre la corruption et le phénomène de “l’accaparement des terres” est moins bien compris et le secret qui l’entoure limite la possibilité d’évaluer l’ampleur et les caractéristiques de la corruption. »
-- Global Witness, 2012 

En Colombie, selon les chercheurs et les tribunaux de droits humains, l’accaparement des terres est devenu « l’une des principales stratégies » de blanchiment de l’argent de la drogue. Dans les années 1980 et au début des années 90, les narcotrafiquants ont fait passer les bénéfices issus d’un commerce de la cocaïne en plein boom dans des acquisitions foncières massives pour le développement de l’agrobusiness. La tendance se poursuit depuis le début du 21è siècle ; les entreprises ont continué leur expansion dans l’élevage de bétail extensif et, grâce aux nouveaux intérêts « verts » suscités dans l’industrie par le changement climatique, elles ont également multiplié les plantations de palmiers à huile. En 2003, la Cour des comptes du gouvernement estimait déjà que les trafiquants de drogue avaient acheté quatre millions d’hectares de terres fertiles ou 48 % de la superficie agricole totale du pays, soit une valeur d’au moins 2,4 milliards de dollars US. La cour indiquait qu’étant donné l’utilisation généralisée de prête-noms, le véritable chiffre était probablement proche du double (donc 4,8 milliards). Dans la basse vallée d’Atrato, à Chocó, une grande partie du blanchiment de l’argent par les plantations d’huile de palme a été rendue possible par l’acquisition illicite des titres de propriété ; qu’il s’agisse d’un transfert contestable de contrats d’usufruit ou d’une falsification pure et simple des actes de cession, les autorités légales comme les autorités politiques sont considérées comme complices. Lire plus sur GRAIN.

Voici une vidéo avec Jacobo Grajales (Université de Rennes 1, CERI) sur sa thèse intitulée "Huile de palme et appropriations foncières en Colombie : économie agro-industrielle, pratiques criminelles et mobilisations transnationales"




Nous vous rappelons que l'huile de palme utilisée par ‪GAIA‬ pour la fabrication du faux-gras et autres produits se disant"vegan" proviennent justement de COLOMBIE ou l'huile de palme est qualifiée de "bio". Lire plus ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire